Lacs de Houns de Hèche

Randonnée. Hautes-Pyrénées – Lac d'Estaing : 1156 m. - Lac du Plaa de Prat : 1656 m. - Lacs et ruines de Liantran : 1824 m. - Lacs de Houns de Hèche : 2213 m. et Point : 2238 m.

Un lieu de beauté sauvage

Départ avec Philippe BD. direction le Val d'Azun, puis le lac d'Estaing. Peu de véhicules sont garés à cette heure-ci. Le ciel est d'un bleu pur et le soleil éclaire le lac d'Estaing, dont les montagnes se reflètent dans ses eaux. La température est douce.

Il est 8 h, nous descendons vers le lac et prenons au sud le Pont de Pescadou. La piste passe sous le bois de Moneste et l'Ardoiserie. En contrebas coule le gave de Labat de Bun. Une grange, dans ses enclos garde un grand troupeau de brebis. Une cascade en V inversé Malh Ardoun coule à travers la végétation, avant le pont de Plasi.

Le sentier grimpe raide dans le bois. Puis une courte descente pentue amène au-dessus d'une mini centrale hydroélectrique. En amont le ruisseau s'infiltre dans le sol et ressort dans des résurgences. Une salamandre dandinante traverse le sentier. Plus loin c'est une grenouille qui cherche la fraîcheur des herbes.

Nous arrivons à la Toue de Cétira (1591 m.). L'abri dans le rocher certes exigu peut s'avérer salvateur. Le chemin frôle le petit lac de l'Angle (1608 m). Situé dans l'ombre des cimes; pic Maleshores à l'est, crête d'Arrasés à l'ouest, le lac semble endormi. Un hélicoptère dépose une cabane sur un replat des parois ouest. Les manœuvres sont impressionnantes. Quelle maîtrise et quelle adresse !

Nonobstant nous arrivons au lac de Plaa de Prat. Beaucoup plus étendu, entouré de prairies, la montagne se mire dans ses eaux claires. Une cabane refuge (1 660 m.) surveille les abords. La pause collation est appréciée. Jusqu'aux lacs de Liantran le cheminement est peu pentu. Rendre visite aux petites cabanes posées sur les ruisseaux démontre l'ingéniosité des bergers des temps anciens. Toutes ne sont pas en ruines. Une cabane au toit végétalisé est bien agencée à l'intérieur.

Longer les lacs pour trouver un passage ne s'avère pas commode. Enfin nous parvenons à traverser mais sans déceler le moindre sentier. Remontant une pente dans les rhododendrons en fleurs nous finissons par rejoindre un sentier plein sud. Le cheminement côtoie la fontaine Téodoral et s'élève brusquement.

Puis c'est dans les blocs rocheux que le sentier se faufile avec un névé pentu à traverser. La neige est compacte ce qui facilite la trace. Encore quelques blocs à enjamber et à 13 h nous parvenons aux lacs de Houns de Hèche. Des névés se déversent dans les eaux profondes de l'immense lac. Nous remarquons le col de Gisletas enneigé mais bien trop loin pour s'y rendre.

Un monticule rocheux facilite la prise de photos. Nous déjeunons dans ce havre de paix, ce lieu de beauté sauvage où le silence et l'émerveillement règnent. 14 h, nous repartons par le même itinéraire, affrontant les rochers, le névé et autres achoppements.

Puis le sentier disparaît dans les rhododendrons, les genévriers, et toutes sortes de plantes. Je propose de traverser dans la végétation pour essayer d'atteindre le sentier au-delà des torrents. Philippe préfère remonter et récupérer le sentier plus haut. Chacun tente son itinéraire. A deux reprises je tombe dans des trous profonds, mais sans incident. Par-dessus les rhododendrons et les rochers je parviens au premier torrent. La traversée n'est pas facile, il est large et le courant est fort. Les pieds dans l'eau, ça passe ! Le deuxième torrent est plus facile à franchir. Je rejoins le sentier.

J'attends Philippe. Est-il devant ? Il arrive. Son itinéraire était ardu également. La suite est plus facile. Descente au lac de Plaa de Prat, puis le lac de l'Angle (mais qui est courbé !), la Toue de Cétira et le bois.

Une fête de cerf-volant se déroule au lac d'Estaing. Nous arrivons au petit parking sous la chaleur et bien fatigué à 17 h 40.