Tour du Marboré

Randonnée. Hautes-Pyrénées - Vallée de Gavarnie – Les Espécières – Col de Tente : 2207 m. - Brèche de Roland : 2807 m. - (vers La Tour du Marboré : 3009 m.) – Point : 2860 m.

La Tour imprenable

Départ 5 h pour rejoindre Yves et Christiane à Lourdes à 6 h. Dans la fraîcheur de la nuit 13 degrés, nous roulons jusqu'à Gavarnie, les Espécières et le col de Tentes, où le parking est déjà bien rempli. Le jour se lève à peine. Comme un ballon d'or le soleil s'élève lentement au-dessus des cimes. La température est de 11 degrés.

7 h 19 nous suivons la piste au sud-ouest, ancienne route du Port de Boucharo. Elle passe sous les versants du pic Entre-Les-Ports. Du Port de Boucharo l'itinéraire part plein est sous les flancs du Taillon et le ravin les Gabiéous au nord. Les cimes s'enflamment; Piméné, pic Rouge de Pailla, Astazou. Au pied du pic des Sarradets la courbe se redresse et entraîne dans les passages de rochers puis la cascade à traverser à deux endroits différents.

Malgré les rochers glissants le torrent du Taillon est franchi sans difficulté. Le cheminement sinueux amène au col des Sarradets (2589 m.). Le Glacier du Taillon suspendu sur les flancs a encore perdu de sa surface. Une légère descente amène près du refuge des Sarradets ou de la Brèche de Roland (2587 m.).

Le refuge comporte une extension neuve construite depuis 6 ans, dévasté par une avalanche au cours des travaux, reconstruit mais fermé pour cause de divers procès. Seule la partie ancienne est ouverte. 9 h 30, arrêt contre des rochers pour une collation.

À travers le pierrier, les blocs rocheux, le glacier étant extrêmement réduit, le cheminement sillonne dans la pente raide et amène à la Brèche de Roland (10h45), accueilli par un vent fort et froid. Peu de monde s'y trouve et la plupart des randonneurs partent vers le Taillon.

Le sentier descend au sud-est pour parvenir au Pas des Isards. Le passage exposé est suspendu aux falaises du Casque. Dessous un ravin tombe dans un vallon minéral. La traversée d'une centaine de mètres est assurée par de longues chaînes permettant de se tenir. Il s'agit de ne pas glisser. Yves mène la course, prend des photos, ce que je fais également derrière lui, puis Christiane qui assure les arrières.

L'obstacle franchi, le cheminement moins exposé grimpe raide se perdant dans les pierres et rochers. Autre petite pause grignotage. Entre le Casque et la Tour nous évoluons dans ce labyrinthe rocheux. Une grosse marmotte tente de s’échapper en montant à faible allure dodelinant du croupion. Le panorama est vaste ; la Peña Montañesa s'impose au sud-est, le Tozal de Guara lance les crêtes, Ordesa et le Canyon d'Arazas forment une barrière infranchissable. La Tour se dresse devant nous.

Un imprévu contraint de retourner, d'abandonner l'ascension. Retour par le Pas des Isards franchi sans difficulté et remontée à la Brèche de Roland. Celle-ci est envahie par de nombreux randonneurs. Certains montent vers le Taillon. Dans un coin contre les rochers et au soleil nous déjeunons, avec la visite de six randonneuses espagnoles qui ne resteront pas longtemps fautes de place.

14 h, nous redescendons. Au début le passage des rochers exige de mettre les mains et d'être très vigilant, d'autant que des randonneurs montent encore. Le pierrier tombant vers le refuge est descendu rapidement avec Yves, hors sentier. Nous marquons une pause près du refuge et discutons avec un jeune couple de randonneurs espagnols sur les sommets que nous avions escaladés.

Le passage des cascades est franchi habilement. Le chemin est long, monte et descend sous les flancs du Taillon, puis bifurque au nord au Port de Boucharo. La suite est en partie entre cailloux et goudron de l'ancienne route pour arriver à 16 h 34 au col de Tentes, bien fatigués. Retour en plaine sous la chaleur, 34 degrés à Lourdes.