Pic de Canaourouye

Ski de Randonnée. Vallée d'Ossau – Cirque d'Anéou – Le Brousset : 1700 m. - Pic de Canaourouye : 2347 m.

Affronter les pentes tollées

Je prends la route de la vallée d'Ossau. Le jour se lève peu à peu. Le ciel est clair. Je me gare sur la route du Cirque d'Anéou, col du Pourtalet où se trouvent seulement quelques véhicules. La température est de 2 degrés. Le soleil éclaire les cimes sud, le Pène de La Glère, la Gradillère, Peyreget, pic du Midi d'Ossau, etc.

9 h 15, je glisse dans la neige verglacée jusqu'au pont du ruisseau du Brousset. L'itinéraire passe à droite du Centre pastoral et se dirige vers le sud-ouest. Peu abondante sur les faces sud, la neige laisse entrevoir de larges surfaces herbeuses ou de cailloux.

A une centaine de mètres de ma position un groupe de 6 randonneurs à raquettes semble emprunter le même itinéraire. Quelques bosses sont franchies, puis un plateau est parcouru. Après la montée d'une croupe je parviens sur le Plaa de La Gradillère. Les passages sont à l'ombre et toujours en neige gelée.

Je rattrape les raquetteurs, mais je m'arrête un court moment pour avaler un reconstituant. La traversée sous les crêtes en déversement, sans les couteaux est délicate. Ceci étant je pose les couteaux pour monter au col. Même si celui-ci est exposé au soleil. Arrivé au col de Houer le vent froid fouette.

Sans m'arrêter, dépassant les raquetteurs restant au col – hormis deux qui poursuivent – j'attaque l'ascension du pic de Canaourouye. Enfin à 11 h 50 j'atteins le sommet. La vue est superbe. Les cimes enneigées côté Espagnol forment une écharpe de dentelles sur les Gralleras, les picos de Bagur, le pico de Canal, la Mala Cara… Une jolie crête surmontée d'une longue corniche défile jusqu'au pic d'Astu.

Les raquetteurs sont descendus. Seul, sous un vent froid je m'active à ranger le matériel de montée, sans oublier de serrer les chaussures. Le ski dans cette neige verglacée m'engage à des dérapages, les virages sont laborieux. De nouveau au col, je m'attendais à une neige fondante et plus molle. Hélas, il n'en n'est rien !

Je tente de descendre par des pentes plus au nord, évitant le trajet de la montée. D'apparence en neige vierge, il s'avère que les pentes sont encore plus tollées. Je ne peux enchaîner les virages, l'effort physique est trop éprouvant. La traversée du Plaa de la Gradillère est plus calme, mais cela ne dure pas. Les achoppements reprennent lorsque les passages contournent les mamelons, les croupes et autres buttes. Dans des couloirs étroits encombrés de rochers le ski est mal aisé, donc la glisse est ralentie.

Enfin je peux filer sur le Centre pastoral. Installer sous le porche j'avale mon sandwich, face aux cimes sud comme magnifique décor. Je descends sur le pont et remonte sur la route toujours au soleil. Il est 14 h 36. La température est de 7 degrés. Le retour est paisible dans la plaine malgré des douleurs aux jambes.